Salut Manael. Merci d’avoir accepté l’invitation pour ce Volume 4 de Kleos Running, où on parle de rythme. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet… tu as fait quoi ce matin ?
Alors ce matin, c’était une journée assez ordinaire. Je me suis réveillé tôt, comme d’habitude, vers 7h45-8h. Ensuite, j’ai fait ma sortie du jour, je me suis préparé, j’ai nettoyé la maison, et j’ai fait tout le nécessaire pour me mettre en marche pour le travail.
OK, donc t’es plutôt du genre à te lever tôt, pas un couche-tard ?
Exactement, un lève-tôt. Je me couche entre 23h et 23h30.
On va parler un peu de rythme. Toi, comment tu jongles entre ton boulot, les entraînements, ta vie perso ? Tu suis une méthode ou c’est un peu freestyle ?
Au fil du temps, en m’intéressant de plus en plus à la course à pied, j’ai fini par trouver mon rythme de croisière. Au début, je courais souvent le soir. Mais maintenant je préfère le matin. Au moins, c’est fait, et j’ai toute la journée devant moi. Le sport, c’est la première chose que je fais, même si je travaille l’après-midi. Le soir, j’ai beaucoup moins d’énergie, moins de rythme.
Tu as commencé à courir quand ? Et aujourd’hui tu cours combien de fois par semaine ?
J’ai commencé pendant le COVID. J’étais confiné chez mes parents à Calvi, en Corse. Un jour, on était tous au salon, et ma mère me regarde et me dit, en rigolant “Oh mon fils, attention avec le ventre, t’as pris un peu de poids.” C’était bienveillant, pas méchant. Et c’est là que j’ai décidé de m’y mettre.
Je courais autour de chez moi, dans les espaces où je pouvais sortir sans contrôle. J’ai aussi commencé le vélo d’appartement. J’alternais un jour course à pied, un jour vélo.
Tu dirais que tu as trouvé ton rythme dans la vie ? Ou c’est encore en construction ? T’es dans la quête de plus, ou dans l’équilibre ?
Je pense avoir trouvé mon rythme, mais je suis toujours en quête de mieux. J’aime ce que je fais, et dès que je coche une case, j’ai envie d’en découvrir une autre. Le rythme, je l’ai intégré, les séances de sport sont devenues indispensables. La journée commence par ça. Ensuite viennent le travail, la famille, les amis, tout le reste.
Tu as un petit rituel qui t’aide à te motiver ? Une musique, une boisson, un mot, un souvenir ?
Je pense à ceux qui m’ont suivi depuis le début. Ils sont peu nombreux, mais fidèles. Peut-être qu’au départ, ils ne pensaient pas que j’allais tenir, parce que c’était le COVID, une période incertaine. Aujourd’hui, c’est un vrai accomplissement. Et puis voir les autres se dépasser, ça me motive. La communauté du running, c’est une vraie force. Peu importe le niveau, personne ne juge. C’est ça que j’apprécie vraiment.
Et quand tout part un peu en vrille ? Quand t’as une journée compliquée, un moment dur, t’as une échappatoire ?
Oui. Quand j’ai une journée chargée, du stress mais du bon stress ça me fait énormément de bien d’aller courir. Ça vide l’esprit.
T’as déjà eu l’impression d’en faire trop ? Que tout allait trop vite ?
Non, honnêtement, jamais. J’ai toujours su écouter mon corps, poser les bonnes questions. Des déceptions, il y en a eu, bien sûr. Mais jamais le sentiment d’avoir trop tiré sur la corde.
T’as eu déjà dû dire non à une course ou une opportunité parce que ça ne collait pas avec ton rythme ?
Oui, pour le marathon de Londres avec un ami, Harry. Je n’ai pas pu le faire. Mais à part ça, en général, quand on me propose un truc, je suis présent. Parfois c’est les autres qui n’ont pas pu. Comme à la SaintéLyon en 2022 où je me suis retrouvé seul sur un format totalement nouveau. Je comptais un peu sur la personne avec qui je devais le faire, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. Et à la fin, se retrouver seul, c’est pas évident. Mais je suis fier, ça m’a forgé mentalement.
C’était quelle distance ?
C’était la SaintéLyon, 83 km.
Respect. Et tu conseillerais quoi à quelqu’un qui n’arrive pas à trouver son rythme comme toi ?
D’aller chercher l’info auprès des pros. On a la chance en France d’avoir des gens hyper carrés. J’ai eu la chance qu’on me présente les bonnes personnes, qui m’ont guidé. Au début, je comprenais pas tout, mais à force d’écouter et de me recentrer, j’ai trouvé le bon chemin.
Si vous voulez progresser, entourez-vous. Un bon coach, un bon podologue, un ostéopathe… ça change tout. On me demande souvent “Manael, comment tu fais ? Pourquoi tu fais ces sorties-là ?” je réponds toujours honnêtement. Mais à la base, j’ai un coach qui me fait le programme et qui m’accompagne.
Merci Manael. Tu veux dire un dernier mot ?
Oui. Je remercie celles et ceux qui m’ont soutenu depuis le premier jour. C’était un challenge perso, au départ, et maintenant ça porte ses fruits. Si vous avez des objectifs ou des projets, ne lâchez rien. Croyez en vos rêves, allez au bout. Ça finira toujours par payer. Doucement, mais sûrement.