Mars 2025

Harry : Chasing Dreams in Iten (FR)

Kleos : Tu as établi un record personnel (PB) au marathon de Séville en février dernier. Qu’as-tu fait pour atteindre cet objectif ?

Harry : La régularité est la clé. C’est un équilibre constant entre écouter son corps et savoir quand pousser à travers la douleur. C’est une bataille contre soi-même. Pendant mes stages, je m’entraîne en moyenne 3 fois par jour pour te donner une idée de ma routine quotidienne : ma séance la plus intense a lieu tôt le matin, c’est là que je donne le plus. Ensuite, je fais généralement une séance de musculation, et pour finir, je vais courir tranquillement, faire de l’aquajogging ou du vélo stationnaire. Comme chaque année, pour optimiser mon entraînement, je vais au Kenya pour un stage en altitude de trois semaines, le mois précédant ma course.

Kleos : Tout le monde semble s’entraîner au Kenya. Pourquoi ? Est-ce vraiment le pays des champions ?

Harry : [Rires] Oh, absolument ! Le Kenya occupe une place spéciale dans le monde de la course à pied. C’est le pays de certains des plus grands marathoniens de l’histoire. Bien sûr, il y a le légendaire Eliud Kipchoge, dont l’héritage continue d’inspirer des générations entières. Et puis, il y avait Kelvin Kiptum, le détenteur du record du monde du marathon, que j’ai eu le plaisir de rencontrer pendant mon stage en 2023, et qui nous a malheureusement quittés il y a un an. Il a laissé une marque incroyable dans le sport.

Mais au-delà des champions, c’est devenu un hub d’entraînement mondial. Il y a quelque chose de vraiment inspirant à être entouré d’athlètes d’élite, à voir leur dévouement, leur résilience et leur quête incessante de grandeur.

Kleos : Où loges-tu quand tu es là-bas ?

Harry : J’aime beaucoup rester au camp de Lornah Kiplagat, le High Altitude Training Centre (HATC). Ils ont tout ce dont un athlète a besoin : une salle de sport complète, une piscine, de la physiothérapie de haut niveau… Mais ce qui rend l’endroit vraiment spécial, c’est l’ambiance. Tu te réveilles entouré de gens qui partagent la même passion et la même détermination.

Kleos : Et pendant tes périodes de récupération, tu fais quoi ?

Harry : [Rires] Ah, la récupération ! C’est sacré. Je fais des massages, je vais au sauna, parfois de la cryothérapie, et j’utilise des boots de récupération. C’est un peu mon rituel. Et puis, je prends aussi le temps de me détendre, de discuter avec les autres athlètes… C’est un équilibre entre prendre soin de son corps et profiter du moment.

Kleos : Ton entraînement change-t-il en altitude ?

Harry : Absolument ! À haute altitude, il faut vraiment respecter les conditions et s’adapter. Un bon ami m’a dit un jour : « S’entraîner en altitude, c’est dur. Pousse-toi ici, mais garde le meilleur pour quand tu seras rentré. » Ce n’est pas le moment de frimer.

La première semaine, j’y vais très calmement, je laisse mon corps s’adapter. Ensuite, petit à petit, j’intègre des séances sur piste, des runs plus longs, des entraînements au tempo… mais toujours avec prudence.

Kleos : Et enfin, quelle est ta chose préférée au Kenya ?

Harry : Sans hésiter, c’est la proximité avec les athlètes professionnels. Pouvoir s’entraîner aux côtés des meilleurs te permet d’apprendre constamment, d’absorber des connaissances, mais pour cela, il faut rester ouvert d’esprit et curieux. Et puis, il y a cette incroyable sensation de communauté. Tu croises des visages familiers tout au long de l’année, et ça crée des liens uniques. Ce n’est pas juste un centre d’entraînement, c’est une source de motivation et d’inspiration.